
A l’heure du tout ami des réseaux, alors qu’on se connaît parfois si mal, à l’heure des followers et autres nominations barbares, à l’heure aussi des distanciations physiques et concrètes, je pense à toi.
A la veille d’une date qui fait date, à la veille de journées à picorer, te souviens – tu : « les glaneurs et la glaneuse » ?
Avec toute ta tolérance, ta patience, je sais ta présence, je sais tes préoccupations, j’apprends ton éloignement.
Quelle amie suis-je ? Quelle absence longue et répétitive, quel manque d’engagement ?...
A l’heure des prouesses de pacotilles, des oublis trop sincères, de beaucoup de maladresse, je suis là malgré tout.
Au crépuscule qui saigne, à l’entre chien et loup qui jappe ou qui aboie, nous ne nous oublions pas.
Égrener des prénoms, appeler vos raisons, chaque ami traine dans mon cœur. Pas d’oubli salvateur.
Il s’agit de toi, femme accomplie, femme rieuse et blessée, homme mûr et sans quartier. Il s’agit de toi, gravée à jamais dans une âme bancale mais fidèle, oh combien. Il s’agit de nous, encore, que vive la solidarité !
Que suis-je ? Et vous, amis, le serez-vous longtemps ? Quelle chance ce partage de nos louanges. Sans crainte de dévoilement, sans peur des rencontres fortuites. De celles qui nous agitent, tripes à l’air et cerveau lent.
Fêlée, poreuse, solide pourtant. Tous les jours je vous attends.